المسيرة الخضراء désigne une grande marche, présentée comme pacifique, partie
du Maroc vers le territoire du Sahara occidental et lancée par le roi du Maroc
Hassan II le 6 novembre 1975 dans le but d'annexer ce territoire occupé par
l'Espagne. À la différence de la Cour internationale de justice[1], les
Marocains considèrent cette marche comme une récupération de leurs territoires
historiques. Dans le même temps, les Forces armées royales marocaines
interviennent secrètement dans l'est du territoire, pour occuper plusieurs
points stratégiques et attaquer le Front Polisario, un mouvement
indépendantiste sahraoui qui rejette les revendications du Maroc.
Le Maroc revendique le territoire du
Sahara occidental depuis son retour à l’indépendance en 1956. En août 1974,
l'Espagne, qui souhaite se retirer, annonce l'organisation d'un référendum
d'autodétermination pour 1975. Le Maroc s'oppose à tout référendum qui pourrait
conduire à l'indépendance du territoire et demande à la Cour internationale de
justice de statuer sur sa revendication. Une mission des Nations unies visite
le territoire en mai-juin 1975 et publie un rapport le 15 octobre qui constate
un « consensus écrasant » de la population sahraouie en faveur de
l’indépendance. Le lendemain, la Cour internationale de Justice rend son avis :
elle reconnaît que le territoire du Sahara occidental n'était pas terra nullius
avant la colonisation par l'Espagne et qu'il avait des liens juridiques
d'allégeance avec le Maroc et l'ensemble mauritanien. Cependant, elle ne
constate aucun lien de souveraineté territoriale. Elle conclut que ces liens ne
sont pas de nature à entraver « l'application du principe d'autodétermination
grâce à l'expression libre et authentique de la volonté des populations du
territoire »[2].
La Marche
verte est un « coup de poker » d'Hassan II pour établir la souveraineté du
Maroc sur le Sahara occidental, dans un contexte de plus en plus défavorable.
Dans les heures qui suivent la publication de l'avis de la CIJ, il annonce aux
Marocains que celle-ci a conclu en faveur du Maroc, et qu'il est temps de
prendre possession du territoire en y marchant pacifiquement. En montrant à
l'Espagne que son pays est déterminé à reprendre les « territoires du Sud », il
veut contraindre celle-ci à choisir entre des négociations directes de cession
ou une confrontation avec des civils sans armes, ce qui déclencherait une
guerre pour un territoire dont elle ne veut plus. En occupant physiquement le
terrain, il cherche également à contrer le Front Polisario sur place et à
dissuader l'Algérie d'intervenir.
La marche
pacifique
Hassan II
sollicita le départ de 350 000 volontaires civils marocains portant chacun un
Coran et un drapeau marocain en direction du Sahara occidental duquel l'Espagne
ne voulait pas se retirer. Devant l'afflux des volontaires, une loterie est
organisée pour désigner les participants.
Pièce
marocaine de 50 dirhams à l'effigie du roi Hassan II et commémorant la Marche
verte.
Plusieurs
milliers de Marocains franchissent la frontière du Sahara occidental à Tah le 6
novembre. Les troupes espagnoles s'étaient préalablement retirées et avaient
déminé le terrain. Les marcheurs s'arrêtent après quelques kilomètres, puis
Hassan II les appelle à revenir.
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شكرا لكم يااصدقائي على المعلومات